« Car je suis venu au monde bossu, fruit de l’égoïsme, de l’irresponsabilité aussi, chapitre d’un curriculum d’ivrognes, produit d’un appareillage d’oto-rhino bon pour la casse. On ne m’a pas envoyé, pour autant, chez les scoliotiques ; je fus affecté au divertissement des handicapés mentaux. »

Les Ongles, p.5-6

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En librairie le : 21 août 2014

ISBN : 979-10-90175-21-1
Format : 12 x 18
Pagination : 192 p.
Prix : 16,50

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Traduit du russe par Stéphane A. Dudoignon

Bakatov et Gloucester grandissent dans un orphelinat pour enfants handicapés. Le premier a le crâne difforme, le second est bossu. Moqueries, insultes, humiliations sont leur lot quotidien.
On leur permet malgré tout, un jour, d’entrer dans la vie active. Bakatov devient plombier, Gloucester pianiste, il a la bosse de la musique, un vrai Mozart ! Or, Bakatov, depuis son enfance, se laisse pousser les ongles, les ronge et, avec force incantations secrètes, manifeste d’étranges pouvoirs…
Sous l’influence de Limonov ou Sorokine, Elizarov offre une évocation picaresque et hallucinée du monde né de la dé-soviétisation. Les vingt-quatre étapes de ce parcours initiatique lâchent les deux gamins dans les soubassements d’une mégalopole livrée au règne de la grande débrouille. Splendeur de l’écriture, richesse métaphorique constante, justesse assassine des notations, tout dans ce bref et magistral premier roman tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne.
Une des poétisations les plus originales, captivantes et sombres de la Russie de la « transition » entre périodes soviétique et actuelle.

Mikhaïl Elizarov est né en 1973 dans la région de Kharkov, en Ukraine. Écrites en Allemagne où il réside de 2001 à 2007 pour de brèves études de cinéma, ses premières œuvres proclament haut et fort la mort de l’homo sovieticus. Il s’emploie à mettre au jour le décalage flagrant et pathétique entre une culture apprise et le monde actuel.
Au cœur de l’actualité littéraire russe, Elizarov est crédité d’une évolution qui, via Le Bibliothécaire (Calmann-Lévy, 2010), récit fantastique couronné en 2008 par le Russian Booker Prize, l’a conduit vers une écriture sans cesse plus fouillée, lui permettant de s’ériger en émule d’un Umberto Eco ou d’un Milorad Pavic auxquels il a été comparé. Ses évocations de la Russie provinciale ont été qualifiées par le Berliner Zeitung de « mélange alchimique de Gogol, de réalité russe, et de magie noire ».

Traducteur : Stéphane A. Dudoignon a entrepris, parallèlement à ses recherches sur l’islam moderne et contemporain dans l’ancien domaine soviétique et au Moyen-Orient, la traduction des littératures modernes et contemporaines russes, centrasiatiques, caucasiennes et moyen-orientales : Boukhara Mirza Siradj al-Din Hakim, Tchulpan, Barzou Abdourazzoqov (Huit monologues de femmes, traduit du russe, Zulma, 2007), Hafez Khiyavi (Une cerise pour couper le jeûne, traduit du persan, Serge Safran éditeur, 2012), Evguéni Grichkovets (Le Taquet, traduit du russe, Bleu autour, 2013).

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