« Courageusement, Berg est monté, tout grand qu’il était, sur un escabeau pour annoncer un nouveau concert le 4 novembre prochain. Dans la huée, seuls les intéressés l’ont entendu, à peine quatre ou cinq, mais il y en a tout de même quatre ou cinq, pensait Schönberg. Un seul juste, n’est-ce pas, et le monde sera sauvé !»
Le Satan (Bach?) de la musique moderne, p. 56
ISBN : 978-2-487304-98-3
Format : 12,5 x 18 cm
Pagination : 144 pages
Prix : 14, 90 €
Le soir du 27 août 1908, le compositeur autrichien Arnold Schönberg apprend par sa propre femme l’infidélité de celle-ci. Depuis un moment, Mathilde s’est abandonnée aux bras du beau peintre Richard Gerstl. Or, le jeune homme de 24 ans, déjà reconnu à Vienne pour son style expressionniste, est le professeur de peinture du compositeur. Dévasté par la nouvelle, Schönberg chasse de chez lui les amants. L’écriture de son 2e quatuor à cordes, qu’il est en train de composer, va brusquement basculer vers l’atonalité. Hasard ? Expression de la douleur d’un homme trahi ? Le drame conjugal aura bien des répercussions, entraînant la mort dans son sillage.
Avec ce texte, auquel elle a mis un point final le jour de sa disparition, Gemma Salem, avec son mordant et son sens de l’épure habituels, brosse le portrait d’un artiste hors norme qui s’apprête à chambouler l’histoire de la musique.
Gemma Salem est née à Antioche en 1943. Après avoir vécu dans différentes régions du Moyen-Orient, en Suisse puis dans le Sud de la France, elle s’établit à Vienne en 1990. Elle est nommée pour le prix Médicis en 1982 pour son premier livre, Le Roman de Monsieur Boulgakov et reçoit le prix Schiller pour L’Artiste.
Elle est reconnue comme l’une des spécialistes de Thomas Bernhard.
Dans Mes amis et autres ennemis et La Rumba à Beethoven, les portraits qu’elle dresse de célébrités ou d’inconnus rencontrés aux quatre coins du monde sont empreints d’humour, de liberté, de rage et d’humanité. Son œuvre se compose de romans, récits, essais et pièces de théâtre. Elle s’est éteinte à Vienne en 2020.
Le Satan (Bach ?) de la musique est un inédit.